mask

Les conséquences des confinements sur la situation des femmes

Audition de Michel Wawrzyniak et Marion Para

Conférence parentalité inégalités de genre

Le 6 janvier 2021, Michel Wawrzyniak, président de la Fnepe et Marion Para, directrice de l’EPE de l’Ardèche, étaient reçus au Conseil économique, social et environnemental (CESE), par une délégation aux droits des femmes et à l’égalité

La crise sanitaire et le contexte actuel ne doivent pas nous faire oublier que les inégalités de genre persistent.  Selon une étude de l’INSEE publiée en 2020 un des chiffres-clés de ces inégalités est représenté par l’écart moyen de salaire entre les hommes et les femmes exerçant dans le secteur privé, qui était de 16,8 % en 2017. Un autre chiffre représentatif est celui du temps supplémentaire par jour consacré par les femmes aux tâches domestiques par rapport aux hommes qui était encore de 1h30 en 2009 (INSEE – Enquête emploi du temps 2009-2010).

La délégation aux droits des femmes et à l’égalité du Conseil économique, social et environnemental (CESE) a rendu le 24 mars 2021 un avis sur l’impact de la crise sanitaire sur les inégalités de genre. C’est dans ce cadre que la Fnepe et son réseau, représentés par le président Michel Wawrzyniak et la directrice de l’EPE de l’Ardèche, Marion Para, ont été entendus le 6 janvier 2021 sur les conséquences des confinements sur la situation des femmes. M. Wawrzyniak et M. Para ont pu apporter des éclairages avec les retours « terrain » des écoutants du numéro vert « Allo parents confinés » mis en place dès mars 2020 par la Fnepe et son réseau.

Marion Para nous livre un exemple concret issu d’un échange avec une mère de famille pendant le confinement du printemps 2020 qui explicite cette inégalité. « Une femme m’explique qu’elle accomplit des tâches parce qu’elles lui appartiennent. Elle se débat avec la satisfaction de bien faire […] elle a incorporé que c’est à elle de les accomplir […] depuis qu’elle est toute petite. N’ayant jamais vu que sa mère et sa grand-mère faire ce genre de chose. En même temps, elle exprime un certain mal-être parce que c’est très répétitif et que ce n’est pas particulièrement intéressant.

Quand j’interroge la vision du travail dans les témoignages […] des femmes que j’accompagne par ailleurs, poursuit Marion Para, il y a la notion de ce qui est valorisé et reconnu comme étant du travail. Quand ce n’est pas rémunéré, comme les tâches ménagères à la maison et l’éducation de ses propres enfants, ce n’est pas considéré comme du travail. »  

Selon Michel Wawrzyniak, président de la Fnepe, « les politiques publiques ciblent de plus en plus l’égalité hommes-femmes, notamment à travers la question de la rémunération. Mais cela reste insuffisant. Le problème c’est qu’en France, plus un sujet est consensuel, sur le plan politique, moins il a tendance à avancer. »

La pandémie que nous traversons et les confinements qui lui sont associés ne font que creuser ces inégalités : ces derniers ont également suscité une augmentation des violences faites aux femmes, comme l’illustre la hausse d’un tiers des signalements aux forces de l’ordre lors de la première semaine du confinement en mars 2020.

A noter que la question des inégalités de genre a été traitée dans le numéro 623 (avril-mai-juin 2017) de la revue L’école des parents consacré à la parentalité en solo. Elle est régulièrement abordée par la Fnepe dans ses différents supports (revues, livres, jeux de médiation…).

A l’occasion d’un webinaire organisé le 12 mars 2021 par la Fnepe, sur le thème « Le couple, la famille, le travail. Et soudain la pandémie … », en présence de Michel Wawrzyniak, Marion Para et Sylviane Giampino, vice-présidente du Haut conseil de la famille, de l’enfance et de l’âge (HCFEA) et auteure de Pourquoi les pères travaillent-ils trop ? (Albin Michel, 2019), ces sujets ont à nouveau été abordés. Retrouvez dès à présent le replay de ce webinaire en bas de la page.

 

Partager

Envoyer par mail >